Si Strasbourg, comme toute l’Alsace, a été au cours de l’histoire victime des antagonismes nationaux, Strasbourg a aussi été un lieu où se sont rencontrées et fécondées deux grandes cultures européennes, la française et l’allemande. C’est en cela que Strasbourg a véritablement été alsacienne. C’est en cela que Strasbourg était prédestinée à devenir une capitale européenne.
Mais Strasbourg a occulté et refoulé cela depuis des décennies, notamment depuis l’après-guerre.
Mais le pouvoir jacobin n’a pas jamais reconnu cela.
Si le franco-allemand a été l’ADN de Strasbourg, il y a bien longtemps que cela n’est plus le cas.
Victime et complice, Strasbourg est devenue culturellement, au fil du temps, une ville française parmi les autres villes françaises.
« Kannsch d’Krokodiletraene spare ! »
En quoi, d’un point de vue culturel Strasbourg aurait-elle plus de raison que Toulouse d’accueillir le conseil franco-allemand du 16 octobre prochain ?
Une assemblée parlementaire franco-allemande vient d’être instituée. Aura-t-elle son siège à Strasbourg ?
On est souvent puni par où on a pêché. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Au moment même où au niveau national l’amitié franco-allemande est proclamée en permanence, Strasbourg se doit d’accomplir son devoir historique et culturel, celui d’être le trait d’union ? Strasbourg se doit de servir de champ d’expérimentation de la coopération franco-allemande au quotidien et de devenir un exemple et une référence pour les autres États membres de l’Union européenne en la matière.
Enfin, Strasbourg se doit, au-delà d’accueillir des institutions européennes, de s’européaniser, enracinée et ouverte !
Pierre Klein, président de l’Initiative citoyenne alsacienne (ICA)