L’Initiative citoyenne alsacienne (ICA) n’a pas pour habitude de donner des consignes de vote. Donner consigne, c’est donner leçon. Elle préfère dire quelles sont ses conceptions de la chose politique, alsacienne notamment. À l’occasion de l’élection présidentielle, elle rappelle que les premiers principes pour lesquels elle milite sont ceux de l’union dans la diversité et du postnationalisme.
C’est dans ces principes qu’elle inscrit son régionalisme et son européanisme. Être pro-européen et être pro-région, Alsace en l’occurrence, ce n’est pas contradictoire, bien au contraire. Les deux relèvent de la même philosophie politique. En effet, comment pourrait-on être girondin en Europe et jacobin en France, c’est-à-dire pour l’union dans la diversité européenne et pour l’union dans l’uniformité française. Selon quelle logique le serait-on ?
L’impasse sur ces sujets a été largement faite. Essentiellement en raison d’une pensée politique française qui travaille insuffisamment ces sujets, qui donc ne traversent pas la société française. Alors on est obligé de dire les choses à moitié ou de ne pas les dire du tout. Et du coup, on ne sait que croire.
L’Europe démocratique ne se réalisera que dans le fédéralisme, la démocratisation de la France passe par le régionalisme. Des mots que l’on se refuse toujours à employer franchement. Des mots que l’on n’a donc pas entendus au cours de la campagne qui s’achève.
Par ailleurs, nous avons entendu un discours annonçant la sortie de l’Alsace du Grand Est de la part de Madame Le Pen. Venant du candidat Macron, nous avons entendu quelque chose qui se situe entre volonté et velléité[1].
Du coup, concernant les deux principes qui sont au cœur de notre pensée et de notre action, le fédéralisme et le régionalisme, on est dans le croire, c’est-à-dire au milieu de l’opinion et du savoir. Et puisqu’il faut choisir, nous croyons que, somme toute, le candidat qui s’en rapproche le plus est Monsieur Macron et celle qui s’en rapproche le moins, Madame Le Pen, qui d’ailleurs a indiqué rejeter les post-nationaux.
Pierre Klein, président president@ica.alsace
[1] Nous avions demandé aux parlementaires alsaciens de la majorité présidentielle de prolonger les propos du Président Macron, de les dépasser et de dire s’ils travailleraient à la sortie de l’Alsace du Grand Est, si toute fois ils étaient réélus. Cela aurait renforcé notre croyance en Macron. Mais rien n’est venu.