L’initiative citoyenne alsacienne se réjouit du résultat du vote des deux Conseils départementaux alsaciens, vote qui constitue la première étape de leur fusion et la deuxième de la création de la Collectivité européenne d’Alsace, la première étant la déclaration de Matignon du 29 octobre 2018.
En même temps, elle appelle de ses voeux des pouvoirs et des moyens permettant à cette collectivité de mener des politiques dont l’Alsace a le plus grand besoin. S’il demeure qu’elle aura des compétences à partager avec la région Grand Est pour des raisons de non-remise en question de la réforme, pourquoi ne bénéficierait-elle pas de plusieurs transferts complets de compétences venant de l’État. Celui des routes nationales non concédées est acté, mais pourquoi s’arrêter à cela.
Ne faudrait-il pas saisir le moment où l’Alsace se pose la question de son avenir
pour innover en matière d’enseignement de la langue et de la culture régionales. Il reste toujours à trouver une solution globale et pérenne au problème du bilinguisme en Alsace.
Il faudrait donner plus de compétences aux acteurs locaux et mieux réunir les responsabilités.
L’idée consisterait, dans un souci de proximité, pour la collectivité territoriale nouvelle à cogérer avec l’État et son ministère de l’Éducation nationale ce domaine si particulier à l’Alsace et seulement lui, au travers d’une structure qui disposerait de l’ensemble des pouvoirs et des moyens nécessaires pour :
– planifier le développement de l’enseignement,
– organiser la formation des enseignants de langue régionale,
– assurer le recrutement des enseignants de langue régionale,
– développer les outils pédagogiques,
– décider de l’ouverture des enseignements et de l’affectation des enseignants,
– assurer le contrôle,
Cette structure serait composée de représentants de l’E-n de la collectivité alsacienne et associerait des représentants des parents, des enseignants et des associations travaillant à la promotion de la langue et de la culture régionales.
L’État acceptera-t-il, encore faut-il le lui demander, non pas de céder la compétence de l’enseignement bilingue et encore moins de toucher aux autres préoccupations du ministère de l’Éducation nationale, mais au moins de la partager ? Voilà un vrai droit à la différenciation à venir et à obtenir. Et il y en aurait bien d’autres dans la cadre d’une vraie régionalisation. appel est lancé à la classe politique alsacienne.
Pierre Klein, président de l’Initiative citoyenne alsacienne (ICA)