Communiqué au sujet des propos de Mme Gourault et de Mrs Castex et Rottner tenus en janvier 2021 sur la reforme des régions et la CEA
Au travers de leurs récents propos le Premier Ministre, Monsieur Jean Castex et la Ministre en charge des Collectivités, Madame Jacqueline Gourault ont une fois de plus reconnu l’incohérence de la réforme qui a créé les grandes régions, notamment celle du Grand Est. Le président Frédéric Bierry a saisi l’occasion pour appeler au démembrement de ce dernier. De son côté, Madame la Ministre Brigitte Klinkert vient de souligner qu’elle s’inscrit pleinement dans les propos du Premier Ministre. Déjà lorsque nous avions rencontré Madame Gourault à son ministère en décembre 2018, elle avait reconnu que la réforme avait créé beaucoup de mécontentements. Pas étonnant vu la taille de certaines d’entre elles. La Grande Aquitaine va des Pyrénées au Bassin Parisien, le Grand Est va du Rhin au même Bassin Parisien. À nouveau Mme Gourault nous répète, comme elle l’avait fait à l’époque, que l’on ne changera rien à l’ordre établi. Fermer le ban !
La taille de la grande région Est ne permet pas véritablement une action de recentrage en ce sens que des forces centrifuges sont forcément en œuvre. Si la Marne est appelée à regarder vers Metz, elle est aussi très satellisée par Paris. De son côté, la CEA s’inscrit plus dans le Bassin Rhénan que dans le plateau lorrain. De tels courants contraires ne peuvent que faire perdre en efficacité. D’autres problèmes soulevés par la taille ont été largement soulignés. N’y revenons pas.
Il reste qu’il faut se poser la question de la réticence à ne pas vouloir revenir sur une réforme marquée du sceau de l’incohérence historique, économique, culturelle, géographique et identitaire et soulevant tant de tiraillements à l’intérieur même des sous-régions, c’est-à-dire de l’Alsace, de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne par exemple. Une telle attitude gouvernementale est-elle démocratique ?
Il est heureux qu’une partie de la classe politique alsacienne continue à s’opposer à la fois à la fin de non-recevoir du gouvernement et aux effets négatifs produits par le Grand Est, pendant que d’autres parties, en opposition au désir majoritaire du peuple des électeurs alsaciens, font dans le suivisme pour ne pas dire dans la soumission. Die Konfliktunfähigkeit, l’incapacité d’entrer en conflit et/ou de le gérer, un mal alsacien ?
Une chose encore. Des propos rapportés par les DNA du 29 janvier du Président Rottner nous ont beaucoup étonnés. Nous citons « J’ai dénoncé moi-même la réforme des Régions… Nous faisons désormais le travail que la loi a fixé ». Question : s’il l’on est contre une chose est-il cohérent d’en prendre la Direction ? Si je suis contre la guerre du Vietnam, est-il logique que je devienne chef de guerre pour mener la bataille ?
Décidément le mot incohérence revient beaucoup dans tout ce que nous décrivons. Ajoutons que cela ne contribue pas à réconcilier les électeurs avec la politique et encourage plutôt le désenchantement, l’abstention et/ou le repli sur des chimères.