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Il est permis de se demander si la France politique ne se réduit pas à 50 hectares parisiens où vivent 50 personnalités du monde politique, économique et médiatique, autrement dit à la « Paristocratie », un Tout-État parisien[1] déconnecté et hors-sol, qui donc a du mal à saisir la réalité du pays et à l’entendre, et un entregent qui favorise une mentalité discriminatoire et une mise à distance de l’altérité.
Que faire alors lorsque pour se faire entendre, d’abord, et comprendre ensuite, alors qu’à Paris on entend ce que l’on veut entendre et comprendre que ce que l’on veut comprendre ?
- Face à cette sourde oreille, que faire lorsque qu’on a usé de tous les moyens démocratiques dont dispose un citoyen, et a priori un élu, comme l’a fait, durant presque une décennie, le sénateur André Reichardt pour faire entendre la demande alsacienne de recouvrer une Région pleine et entière ? Démissionner !
Démissionner, c’est dire non et c’est pousser un cri, toujours et encore pour se faire entendre. Nous saluons cet acte politique, beau dans sa majesté et lui souhaitons toute la résonance qu’il mérite.
- Face à cette incompréhension, il faut néanmoins continuer le combat, continuer à dénoncer les défauts du mode de gouvernance français, dont le centralisme se rapproche d’une forme autoritaire de la démocratie et lui opposer le régionalisme, comme valeur démocratique majeure et comme variable fondamentale de la société, notamment face aux difficultés rencontrées actuellement par le pays[2].
En 2014, lors d’un débat réunissant les élus des Collectivités territoriales alsaciennes (Conseil régional d‘Alsace et Conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin), 97 % des Conseillers se sont prononcés, dans leur délibération, contre la fusion de l’Alsace dans le Grand Est. Si, alors que cette classe politique n’avait (déjà) pas été entendue, elle avait démissionné en bloc, nous n’en serions surement pas là où nous en sommes. L’Alsace méritait une crise politique pour se faire entendre. L’aura-t-elle aujourd’hui ? L’espoir meure en dernier dit-on.
Pour aller plus loin sur le positionnement politique de l’ICA, lire « La république à l’épreuve de la démocratie : démocratiser la République, moderniser la démocratie » :
Pierre Klein, président
[1] Les grandes administrations, les grands médias publics et certaines grandes entreprises françaises, en particulier les banques, sont dirigés par les mêmes personnes, ayant la même formation et le même mode de pensée, au point que l’on peut se demander si la société française n’est pas caractérisée par le dirigisme d’une nomenklatura.
[2] https://www.ica.alsace/reedition-du-livre-la-republique-a-lepreuve-de-la-democratie/ sur ce LIEN